poésie à l'écoute

Fil – Actualité poétique (04/02/2011)

Poésie et radio / Zimbabwe / Irlande / Prévert / Lucrèce / Afrique francophone / Quevedo.

Poésie et radio (France) – Parmi les hommages à Blaise Cendrars, à l’occasion du cinquantième anniversaire de sa disparition, pointons, le 22 janvier, une soirée spéciale (5 heures d’antenne) sur France Culture, en association avec la Société des Gens de Lettres. Quant à Louis Aragon, dont la poésie a souvent été mise en musique (Brassens, Ferrat, Ferré…), il bénéficie de deux dates sur France Musique, dans l’émission Les Greniers de la mémoire.

Chingono (Zimbabwe) – Ayant travaillé une grande partie de sa vie comme mineur, le poète Julius Sekai Chingono est décédé à l’âge de 64 ans. Il avait été publié en anglais et en shona (une des langues bantoues). En mars 2009, lors de la Journée mondiale de la poésie, il se fit remarquer suite à son arrestation pour avoir lu en public, à Harare, son poème “Mon Uniforme”, qui dénonçait la corruption au sein de la police…

Yeats (Irlande) – Attirons l’attention sur la parution d’Un Poète dans la tourmenteW.B. Yeats et la révolution irlandaise, chez Terre de Brume (Dinan, Bretagne), éditeur spécialisé sur les pays celtiques. Pierre Joannon présente William Butler Yeats (1865-1939), « chantre d’une Irlande fière, tolérante et éclairée », et instigateur du renouveau de la littérature irlandaise. Fervent nationaliste, élu pour le premier Sénat de l’Etat libre d’Irlande en 1922, lauréat du Nobel de littérature l’année suivante (« poésie toujours inspirée, dont la forme hautement artistique exprime l’esprit d’une nation entière. »), il manifesta un temps sa sympathie pour le fascisme, en particulier celui de l’Italie de Mussolini.

Prévert (France) – Du 9 février au 10 avril, la Maison Européenne de la Photographie, à Paris, abritera l’exposition Photos détournées. Collages de Jacques Prévert. Une large sélection, issue surtout de collections privées, des créations du poète, à partir de photographies de ses amis.

« La poésie au service de la philosophie » (Lucrèce) – Dans sa livraison de février 2011, Philosophie magazine (n°46) consacre un long article à Lucrèce, le poète philosophe de la première moitié du 1er siècle avant J.-C. Son texte unique, « De la nature » (De rerum natura), est composé de 7.415 vers en six chants. Avec une préface d’André Comte-Sponville, un extrait du chant IV est proposé au lecteur.

« La poésie est un cri, une explosion » (Afrique) – Le n°8 (décembre 2010-janvier 2011) de La Revue cite Jacques Chevrier, spécialiste des littératures de l’Afrique francophone, dont nous retenons les extraits suivants : « Le mouvement de la négritude représente sans doute un sommet poétique, rarement égalé dans l’histoire littéraire africaine. Cette grande flambée lyrique a commencé avec Pigments, de Damas, en 1937, suivi du Cahier d’un retour au pays natal, de Césaire, en 1939 et des Chants d’ombre, de Senghor, en 1945. D’entrée de jeu, elle s’est imposée comme une grande poésie, qui s’inscrit dans la tradition poétique française. Le trio de la négritude est passé par l’université française, où les trois hommes ont étudié les poésies classique et moderne. Leurs maîtres s’appelaient Hugo, Rimbaud, Péguy. Malgré ces influences, la négritude demeure une poésie africaine. C’est une poésie née de la rencontre de la prosodie française et de la geste poétique africaine. C’est surtout vrai pour Senghor, qui n’a cessé de revendiquer l’héritage de la tradition orale dont il avait été nourri. Il a été profondément marqué par la culture poétique de la communauté sérère, dont il est issu. (…) il ne faut pas oublier que la négritude était avant tout une littérature de combat. (…) les poètes ont abandonné le terrain de la poésie pour croiser le fer sur le terrain politique. Après la guerre, Senghor est élu député. Césaire devient maire de Fort-de-France. Ils auront désormais peu de temps à consacrer à la poésie. Au fond, ce courant de la négritude ne pouvait se prolonger dans le temps, car la poésie est un cri, une explosion. »

Quevedo (Espagne) – Poésie/Gallimard vient de ressortir Les Furies et les Peines de Francisco de Quevedo (1580-1645), grande figure des lettres de ce qu’il est convenu d’appeler le Siècle d’or espagnol. Une édition bilingue de 102 sonnets, choisis, présentés et traduits par Jacques Ancet.

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