Article paru dans le journal Le Soir du 5 janvier 2009

Mélanie met en ondes son amour de la poésie

Radio : Une émission de poésie sur les ondes de Radio Panik

Si vous imaginiez que les poètes, et même pire que tous les passionnés de poésie étaient de vieux barbus solitaires, voici une émission radio qui devrait vous faire changer d’avis.

Mélanie Godin est une jeune femme rayonnante et, par amour des mots, par envie de communiquer sa passion pour la poésie, elle a rendu un projet d’émission « poético-musicale » mensuelle à la libre Radio Panik. « Quelques jours après qu’il a été accepté, j’ai appris que l’émission “Poésie sur parole”, d’André Velter, disparaissait des ondes de France Culture. Comme un clin d’œil », raconte-t-elle.

Après une émission blanche, dans laquelle elle interviewait David Giannonni et Damien Spleeters au sujet des Booklegs des éditions Maelström, après une première émission sur les ondes, consacrée à la poésie palestinienne, elle présentera le 6 janvier une émission ayant pour thème « Poésies et chansons ». Pour parfaire sa programmation, elle a demandé à une série d’artistes et de poètes belges de choisir un poème mis en chanson et d’expliquer leur choix. Vincent Tholomé, Liliane Wouters, Lucien Noullez, Manza (du côté poésie), Vincent Liben, Marie Warnant, Stéphanie Blanchoud (du côté musique) ont notamment répondu présent.

« La poésie et la chanson sont deux champs qui s’entremêlent. L’idée est de toucher d’autres publics. J’aimerais que le cercle restreint de la poésie belge soit brisé, qu’il arrête de tourner sur lui-même », explique Mélanie. Elle, la poésie, elle l’a découvert lors d’un Erasmus à Madrid. Par la voix des poètes hispano-américains.

Une production très riche dans une époque ingrate. Et depuis, elle a envie de faire vivre sa passion à d’autres.

Employée à temps plein par la Maison de la poésie de Namur, elle y travaille au quotidien. « Lors des ateliers d’écriture poétique, les participants réalisent à quel point la poésie est partout. On connaît très peu la poésie contemporaine, alors que le XX^e siècle est très riche. Mais nous ne sommes pas dans une culture de la poésie. J’ai envie de passer cet amour-là. Que ce soit la poésie “jeu de langage” ou la poésie intimiste. »

Dans son baluchon, Mélanie a en préparation une émission sur Hugo Claus, une autre sur les femmes poètes « comme Mimi Quinet ou Claire Lejeune ». On demande à entendre.

NIZET ADRIENNE